Recours aux travailleurs étrangers: préjudice ou réalité?

Pendant qu’Ottawa serre la vis à la main-d’œuvre étrangère dans son projet de réformes du Programme des travailleurs étrangers temporaires, le directeur général de la Fondation des entreprises en recrutement de main-d’œuvre agricole étrangère, Denis Hamel, s'inquiète du fait qu'au moins 350 Guatémaltèques, qui devraient être déjà arrivés au Québec, sont toujours retenus dans leur pays, des retards qu’il juge suffisamment inquiétants pour faire craindre un mauvais début de saison dans certaines fermes du Québec.

D’un autre côté, certains commentaires, que je qualifierais de préjudiciables, allèguent que la main d’œuvre québécoise ne montrerait pas beaucoup d’intérêt pour les emplois temporaires. Pourtant, Kathleen Côté, une Québécoise de 36 ans du quartier Limoilou, qui cueillait des pommes pendant la saison automnale chez un cultivateur de l'île d'Orléans ces 12 dernières années, a été remplacée par des travailleurs étrangers d'origine guatémaltèque l’automne dernier.

Ainsi, quand Mme Côté entend les agriculteurs dire qu'ils embauchent toujours les Québécois qui sont prêts à travailler dans les champs, elle se pose de sérieuses questions. Elle a plutôt l'impression qu’elle ne servira qu'à «boucher les trous» quand son employeur en aura besoin si elle retourne à ses anciennes occupations.

Loin d’être un défenseur habituel des politiques du gouvernement Harper, je dois lui donner raison dans le cas de son projet de réformes du Programme des travailleurs étrangers temporaires visant à favoriser en priorité les travailleurs canadiens. Quant à M. Hamel et tous ceux qui appuient ses doléances envers les effets négatifs potentiels de ce programme, je serais porté à leur conseiller de faire leur petite enquête du côté des Québécois qui seraient intéressés par ces emplois temporaires. Peut-être trouveraient-ils la main-d’œuvre nécessaire pour combler leurs besoins!

quebechebdo 16 avril 2013

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