Petit cours d’histoire 2.0 sur les symboles à l’Assemblée nationale

« On s'enfarge dans le crucifix alors que les armoiries des couronnes britanniques et françaises, dont trois fleurs de lys, symbole de la Sainte Trinité chrétienne, dominent ledit crucifix… » Or, « Dans l'Église primitive, après la crucifixion de Jésus, les disciplines de « Krestos » firent de la croix leur symbole. Prétendaient-ils séparer l'Église de l'État ? Affirmatif, répond Goy George ! La fameuse phrase tirée de l'Évangile : « Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu » (Marc 12 17; Mt 22 21; Luc 20 25), constitue une invitation expresse à la laïcité, c'est-à-dire à la séparation des pouvoirs « temporels » et « spirituels ». De la même manière, on comprend que Duplessis souhaitait, en plaçant le crucifix au mur de l'Assemblée législative, séparer la couronne britannique et l'Église anglicane de l'État canadien-français au Québec. »

Jean Laberge, professeur de philosophie au collège du Vieux Montréal, Huffington Post, 30 octobre 2017, Le mythe du crucifix

Et Jean Laberge de poursuivre en citant Goy George, alias George Tremblay, qui, dans une vidéo d'une lucidité remarquable, souligne que « lors de l'intronisation du crucifix par Duplessis au mur de l'Assemblée législative, il n'y eut aucune contestation, du moins chez les Canadiens français de l'époque, devant cette initiative politique. Car il s'agit bien d'une initiative politique, et non religieuse, comme on le croit malheureusement trop souvent. Toujours selon Goy George, la réaction véhémente fut celle d'Ottawa. Car, les fédéralistes canadiens y percevaient, et ce, de manière odieuse et éhontée, la subordination au crucifix des symboles de la couronne britannique, dont l'Église anglicane, laquelle est dominée par la couronne royale anglaise ! Et Goy George de rappeler que le crucifix n'est pas le symbole désignant proprement l'Église catholique. Du moins, ce ne sont pas les armoiries de l'Église catholique romaine avec ces deux clés croisées surmontées de la tiare papale. »

Alors, pourquoi, aujourd'hui, certains « progressistes » désirent-ils retirer le crucifix de l’Assemblée nationale? « L'inénarrable Goy George propose la réponse lumineuse suivante. Ce sont les progressistes québécois, en réaction au conservatisme du régime duplessiste, qui transformèrent le crucifix en symbole de soumission et d'oppression de la part de l'Église catholique sur la population québécoise. Les progressistes québécois virent alors dans le crucifix, non plus une sorte de pied de nez faite à la couronne britannique, mais une odieuse et honteuse domination de l'Église sur l'État québécois. »

Et de conclure M. Laberge, « Voilà le fameux « mythe » du crucifix. Comme si le crucifix à l'Assemblée nationale menaçait l'institution parlementaire québécoise par l'ombre que jetterait sur elle l'Église catholique. Mais ce n'est là que du pur délire des progressistes laïcistes. Comme s'il y a avait péril en la demeure ! »

vigile.net tribune libre 21 mars 2019

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