Mes Noëls d’antan

11 mars 2007
J’aime les doux souvenirs de mes Noëls d’antan
Aux temps où le majestueux sapin trônait
Sur la crèche de Jésus déversant une pluie
D’étoiles lumineuses et de glaçons argentés

J’aime les doux souvenirs de mes Noëls d’antan
Aux temps où encore enfant mon grand-père venait
Me réveiller après la messe de minuit
Pour me conduire devant les cadeaux emballés

J’aime les doux souvenirs de mes Noëls d’antan
Aux temps où mon père éblouissant remettait
Les présents dans un tintamarre de bruit
De papiers chiffonnés et de voix emballées

J’aime les doux souvenirs de mes Noëls d’antan
Aux temps où ma mère chaleureuse nous invitait
Au réveillon pour déguster en pleine nuit
Farce dinde atocas et patates pilées

J’aime toujours revivre mes doux Noëls d’antan
Tel un enfant oublié qui soudain renaît
De ces images toujours vivantes aujourd’hui
J’aime les doux souvenirs de mes Noëls passés

La grenouille et le crapaud

11 mars 2007
Dame grenouille trouvait la vie bien routinière
Les yeux en l’air et les pattes sur un nénuphar
Au glas funèbre des ouaouarons de cimetière
Épiée par quelques quenouilles en guise de phares

«Ah! se dit-elle, j’aimerais bien vivre sur la terre
Et sauter gaiement aux champs comme les crapauds
Eux qui semblent profiter pleinement du grand air
Et moi qui suis prisonnière de ce bassin d’eau!»

Or à l’aurore où ses compères dormaient encore
Elle plongea et atteignit enfin la terre ferme
Ouvrit grand les yeux et admira le décor
Grisée par la chaleur sur son épiderme

«Enfin! pensa-t-elle, à moi la grande liberté!»
Puis elle entreprit son périple vers les champs
Sautillant le nez au vent et le corps léger
Propulsée par l’euphorie du souffle du vent

Près d’un espace sablonneux elle vit un crapaud
«Bonjour madame la grenouille! Que faites-vous ici
Aussi loin de la tranquillité de vos eaux?
-Je m’ennuyais captive de cette triste vie!
-Et vous pensez trouver mieux sur ce sol aride?
Comparez votre peau si douce à ma cuirasse
N’attendez pas que votre corps soit plein de rides
Et retournez à votre sereine surface!»

La grenouille fit fi des bons conseils du crapaud
Si bien qu’après quelques jours de tours et de sauts
De cabrioles à travers les champs et boisés
Son eau jadis si terne en vint à lui manquer

Le chaud soleil dessécha peu à peu sa peau
Alors elle se souvint des conseils du crapaud
Et madame la grenouille s’en retourna bredouille
Auprès de ses nénuphars et de ses quenouilles

Vous qui comme la grenouille recherchez le bonheur
Sachez apprécier la présence d’une fleur!

Patience, mon homme

11 mars 2007
Sitôt dans ce bas monde
Pressé de part et d’autre
De l’éternelle ronde
Tu deviens vite l’apôtre

Patience, mon homme, ta croissance est tel un arbre
Beaucoup de temps à pousser
Patience, mon homme, ta croissance est tel un arbre
Mais peu de temps à couper

Vite sur les bancs d’école
Contraint dans des horaires
Où règne l’arbitraire
Tu dois prendre ton envol

Patience, mon homme, ta croissance est tel un arbre
Beaucoup de temps à pousser
Patience, mon homme, ta croissance est tel un arbre
Mais peu de temps à couper

Le temps devient tourbillon
Au rythme de ta carrière
Alors surgit le mot fier
Tu dois gravir les échelons

Patience, mon homme, ta croissance est tel un arbre
Beaucoup de temps à pousser
Patience, mon homme, ta croissance est tel un arbre
Mais peu de temps à couper

Puis la retraite te surprend
Laissant oisives tes mains
Alors bien tard tu comprends
La richesse de ce refrain

Patience, mon homme, ta croissance est tel un arbre
Beaucoup de temps à pousser
Patience, mon homme, ta croissance est tel un arbre
 Mais peu de temps à couper

Lui

11 mars 2007
Cheveux en embuscade
Le regard presque ailleurs
Près de la barricade
Il attend que vienne l’heure

Petit matin grisâtre
Dans le corridor noir
Aux allures de soir
Il est là acariâtre

Arrive le cerbère
De son affreux enfer
Il sort sa clé de fer
Sous son regard sévère

Lui aurait bien aimé
Un sourire sur ses lèvres
Lui aurait bien souhaité
Un bonjour sur ses lèvres

Suivent ses camarades
Le regard presque ailleurs
Les yeux pleins d’escapades
La cloche résonne l’heure

À la tâche le bourreau
Prisonniers au bureau
Sont là pour faire leur temps
Et du maître l’argent

La chamaille dans le cœur
La rancoeur en grisaille
Tel un tas de ferraille
Il arrive au bercail

Franchit la barricade
Cheveux en embuscade
La chamaille dans le cœur
La rancoeur en grisaille

Barrière d’apparence

11 mars 2007
D’allure anarchique qui fait fuir comme la peste
Il déambule dans un monde d’adultes incultes
Supportant péniblement son lest funeste
Telle une dévastatrice catapulte

Tout au long de son chemin il cherche la main
Qui peut-être lui ferait voir quelque lumière
Où les journées prendraient des teintes de demain
Pour dissiper quelque peu les cafards d’hier

Tout au long de son chemin il cherche les mots
Qui donneraient quelque sens à sa vie de misère
Soulageant son dos de son pénible fardeau
Délivrant ainsi ses nerfs de ses fers pervers

Un matin comme tant d’autres il rencontre un enfant
S’amusant en tapotant dans une flaque d’eau
Il s’assied sur le trottoir en guise de banc
Et dépose sur l’eau son mégot comme bateau

Emporté par cette scène l’enfant ébahi
S’arrête dans son étang et lui jette un coup d’oeil
Prend place doucement près de lui et lui sourit
Tel un ami enfin retrouvé qu’il accueille

N’aie pas peur

11 mars 2007
Si tu crois que je m’ennuie
Si tu crois que jour et nuit
Je n’y vois que bleus et feux
Écoute le fond de mes yeux

Si tu crois que je t’ignore
Si tu crois que cœur et corps
Je ne vois plus tes silhouettes
Écoute les fées dans ma tête

Elles te diront
N’aie pas peur!
Elles te crieront
N’aie pas peur!

Si tu crois que demain
Est incertain
Si tu crois que l’amour
Est sans toujours

Écoute le fond de mes yeux
Écoute les fées dans ma tête
Ils te diront
N’aie pas peur!
Ils te crieront
N’aie pas peur!